L’unité pour personnes désorientées en plein voyage visuel et résonnant !
Le contexte
Cette nouvelle aventure s’est concrétisé dans le cadre de l’appel à projets CULTURE et SANTE ARS-DRAC 2017-18, mais surtout après le succès de l’année dernière avec des patients d’hôpital de jour souffrant de pathologies neurologiques.
La culture en santé est facteur d’intégration sociale et fait partie des valeurs de l’établissement depuis plusieurs années. La volonté de faire entrer l’art dans le parcours du soin s’affirme au travers de sa politique culturelle et de plusieurs actions, et va se développer au cours des prochaines années.
Dans le cadre de l’amélioration de la prise en charge de leurs troubles psycho-comportementaux liés aux pathologies de type Alzheimer et apparentées, nous avons souhaité proposer aux patients de l’UPD de Cambrai, un voyage autour de la musique et des arts plastiques.
Les partenaires du projet
Soutenu par l’ARS et la DRAC, ce projet consiste à des interventions espacées de 15 jours, d’abord dans l’unité, puis directement au sein de la structure culturelle. Les partenaires sont le musée des beaux-Arts de Cambrai, le musée Matisse du Cateau Cambrésis, le musée du Louvre-Lens et en fin le conservatoire à rayonnement départemental de Cambrai. L’idée est de stimuler les patients au travers d’activités ciblées en interne, et de décloisonner le service, unité fermée, par des sorties encadrées dans un autre environnement.
Les objectifs
Les objectifs sont différents du projet précédent ! il s’agit avant tout d’apporter un bien-être, des sensations oubliées, d’éveiller et de stimuler les sens. Cette approche est surtout caractérisée par la simplicité : il n’est en effet pas envisageable de planifier des séances ou de demander de la concentration avec les pathologies des patients de l’UPD. Le médecin-chef du service déclare même « avec ces patients, il faut toujours prévoir l’imprévisible ». L’accompagnement doit donc être particulièrement adapté et en nombre de manière à maîtriser le risque de déshinibition (quasiment un accompagnant pour un patient). Cela représente donc un investissement humain et financier significatif pour la clinique qu’il convient de souligner !
L’avancée du projet au 27 décembre
Ce voyage sonore et coloré a débuté le 5 octobre 2017 et doit se dérouler jusqu’en mai 2018. Il compte 16 rendez-vous au total dont 6 ont déjà eu lieu.
Le musée MATISSE a d’abord introduit la notion de couleurs et de transparence par un travail de superposition de feuilles de papier cristal de différentes teintes, à la lumière naturelle des fenêtres, puis sur feuille blanche. Cet atelier autour des formes et des couleurs, a invité les patients au pays de l’imaginaire. Pas si mal comme première destination !
15 jours plus tard, les mêmes patients se sont retrouvés au musée Matisse, pour une initiation à l’effort moderne et l’abstraction géométrique d’Herbin. D’assez étonnantes et belles réalisations sont ressorties de l’atelier proposé à l’issue de la séance.
Le musée du Louvre, pour lequel la perspective de travailler avec des pathologies de type Alzheimer correspondait à un souhait, a débuté son intervention avec une approche originale sur le thème de la mémoire, avec une déclinaison du jeu mémory. L’adhésion est immédiate et conduit même le groupe à une inhabituelle concentration. « D’habitude, on ne les tient pas plus d’un dizaine de minutes » confie même une thérapeute du service. Les patients ont ensuite pu retrouver en direct les mêmes œuvres 15 jours plus tard à Lens. Un travail sur la matière et l’argile a permis aux patients d’exprimer leur créativité et de créer des sculptures.
Le 7 décembre, le musée des beaux –Arts de Cambrai débarque au 3ème étage de la clinique, avec des couleurs, des pinceaux, des brosses, des rouleaux et même… des bouchons… Le but ? proposer à chacun un choix de couleurs et une technique d’application ! A la sortie, chaque patient avait son livret avec sa couleur, déclinée selon plusieurs outils.
Le 21 décembre, la fin de l’année rimait avec le musée de Cambrai : un parcours transversal partant d’une scène de cambray au XV siècle, pour terminer aux représentations de paysages et de natures mortes des impressionnistes. Ce circuit a permis de comprendre certaines évolutions depuis notamment l’apparition des peintures en tubes (et par conséquent, plus besoin de les fabriquer soi-même avec des pigments naturels) : les impressionnistes se rendaient directement sur les lieux qu’ils représentaient et on même commencé à « donner vie » aux œuvres avec des impressions de mouvements. Claire Gouelleu, chargé de mission ARS-DRAC, présente ce jour là, n’a pas manqué de souligner le dynamisme et l’implication de l’équipe.
A suivre…
A un peu plus d’un tiers du programme, le bilan reste positif et laisse présager pour 2018 de belles perspectives pour les patients qui suivront ce voyage. La prochaine destination sera le 11 janvier à l‘UPD avec une intervention en fanfare autour des percussions… ça va swinguer !